En raison des accusations qui nous sont parvenues selon lesquelles la rupture de la Résistance vis-à-vis de la FSSPX n'avait pas de fondement doctrinal, mais qu'elle s'était produite par pure désobéissance ou pour des raisons personnelles, nous reprenons la publication de textes, nouveaux et anciens, qui donnent les fondements de notre position, qui se résume à garder la même position que Mgr Lefebvre et Mgr de Castro Mayer dans cette crise dans l'Eglise, en refusant tout accord pratique avec les autorités romaines avant qu'elles ne reviennent à l'intégralité de la Foi Catholique, en condamnant les erreurs du modernisme, du libéralisme et toutes celles qui ont été condamnées par les papes jusqu'à Pie XII.
ROME, LA FRATERNITÉ ET LA RÉSISTANCE
par Arsenius
Depuis l'officialisation de l'humanisme par les Pères conciliaires de Vatican II, les papes et leurs conseillers n'ont fait qu'avancer sur un plan fortement incliné vers l'abîme, avec la caractéristique propre à la chute : l'accélération continue au fur et à mesure que la chute se précipite. Ce tableau n'est nullement de nature à nous faire espérer la moindre lueur de désir de la part de l'un d'entre eux d'aider la Tradition (entendue comme la Sainte Eglise tout simplement) de quelque manière que ce soit. Malgré cela, certains avaient non seulement cet espoir, mais une étrange certitude que les choses s'amélioraient (?) à Rome en ce qui concerne la Tradition (dans le sens, maintenant, d'un groupe qui veut entrer dans une répréhensible "unité dans la diversité"). Et ce fut la cause de l'énigmatique (pour beaucoup) scission entre la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X et ce qu'on appelle Résistance.
L'année 2012 a été décisive pour le tournant : le Chapitre général de la Fraternité a modifié la résolution du Chapitre général de 2006 : auparavant, la Fraternité s'était engagée à ne pas conclure d'accord avec Rome tant que la vérité catholique n'y aurait pas triomphé. Désormais, un accord pratique est souhaité, sans que cette vérité ne soit revenue dans l'esprit du Pape et de ses conseillers. Mgr Williamson est interdit d'assister au Chapitre. Puis il est exclu de la Fraternité.
Les années suivantes ont vu un rapprochement de plus en plus marqué entre Rome et la Fraternité : progressivement, Rome a rendu "légitimes" les mariages, les ordinations sacerdotales et les confessions administrés par la Fraternité. Serait-ce la concrétisation de la fameuse phrase "Rome donne tout et ne demande rien" ? Ce qui serait alors une réalité et non une illusion ? Nous pourrions répondre que ce n'est qu'une façon de faire en sorte que la Fraternité n'agisse désormais de plus en plus qu'avec l'approbation de la Rome moderniste, ne basant plus son activité sur l'état de nécessité général et grave, puisque celui-ci aurait perdu sa réalité à partir du moment où la Tradition aurait été "officialisée" par Rome, qui, cependant, attendrait le jour où elle lui "tirerait le tapis", mettant la Fraternité dans la perplexité dans laquelle elle s'est placée elle-même. Mais peut-être l'annonce récente que la Fraternité consacrera un ou plusieurs évêques sans la permission de Rome est-elle un signe que tout redeviendra comme avant 2012. Malheureusement, cela semble presque impossible. Un retour à l'esprit combatif de Mgr Lefebvre contre les ennemis de l'Église à Rome nous semble être un héritage en grande partie perdu au sein de la Fraternité. L'avenir nous semble sombre, quoique Dieu ne cesse d'agir dans de nombreuses âmes à travers les actions des membres de la Fraternité. Mais cela ne nous empêche pas de constater que la Fraternité devrait corriger plusieurs de ses principes d'action.
Une chose est certaine : plus le pontificat actuel sera entaché de scandales, plus les illusions de rapprochement avec la Rome actuelle pourront s'estomper.
Que Notre Dame nous fasse bien comprendre et aimer profondément l'Église de tous les siècles, qui ne s'identifie pas à cette caricature construite lors du Concile Vatican II et à son application par les pontificats qui l'ont suivi.
3 janvier 2024